Injonction de payer au tribunal de commerce : mode d’emploi

Paul Emond
Paul Emond
Journaliste indépendant pour cat29.fr

Obtenir le paiement d’une facture impayée ou d’une créance non contestée peut vite devenir un casse-tête. La procédure d’**injonction de payer au tribunal de commerce**, rapide et efficace, offre une solution simple pour les créanciers. Mais quelles sont les étapes essentielles à suivre ? Et quels documents préparer pour maximiser vos chances de succès ? Plongeons dans ce mode d’emploi détaillé pour tout comprendre.

Étape Détails
Tribunal compétent Privilégier le Tribunal de Commerce pour les créances commerciales ⚖️.
Requête Remplir le formulaire Cerfa n°12946*02 📄, inclure les identités des parties et les justificatifs de créance.
Documents justificatifs Joindre contrats, factures impayées, mises en demeure ou relances 📬.
Dépôt de la requête Effectuer par voie postale, électronique 💻 ou en mains propres.
Joindre un chèque de 33,47 € TTC pour les créances commerciales.
Signification En cas de non-opposition sous 1 mois, l’ordonnance devient exécutoire 🚨.
Modification 2025 Renommage en Tribunal des Activités Économiques 🏛️ dès janvier 2025. Pas de changement dans la procédure.

Comprendre la procédure d’injonction de payer au tribunal de commerce

L’injonction de payer est une démarche judiciaire simplifiée. Elle permet à un créancier d’obtenir une ordonnance pour contraindre un débiteur à régler sa dette. Cette procédure est notamment utilisée pour les créances commerciales, c’est-à-dire celles qui concernent des transactions entre professionnels.

Elle repose sur quatre principes majeurs :

  • La **créance doit être non contestée** et liquide (montant déterminé et chiffré).
  • Le créancier doit démontrer la réalité de la dette à l’aide de documents probants.
  • Seul le président du tribunal compétent peut statuer sur la requête.
  • Le débiteur dispose d’un délai pour s’opposer, faute de quoi l’ordonnance devient exécutoire.

Quel tribunal saisir selon le contexte ?

Tout repose sur la nature de la créance : commerciale, civile ou relevée d’autres spécificités. Voici un récapitulatif des juridictions compétentes :

Type de créance Juridiction compétente
Commerciales (entre professionnels) Tribunal de Commerce
Civiles (non professionnelles) Tribunal Judiciaire
Loyers impayés, crédits à la consommation Juge des Contentieux de la Protection

Mon conseil : Prenez le temps d’identifier clairement la nature de votre créance pour éviter tout faux pas dans le choix de la juridiction. Vous pouvez consulter les informations complémentaires sur le site officiel des greffes comme celui-ci.

Les étapes pour déposer une demande au tribunal de commerce

Préparer et rédiger la requête

La rédaction de la requête est une étape cruciale. Utilisez le formulaire Cerfa n°12946*02, disponible en ligne ou auprès du greffe. Ce document doit contenir des informations précises :

  • Votre identité et celle de votre entreprise (ou celle du créancier).
  • Les coordonnées complètes du débiteur.
  • Le montant de la créance, avec un décompte précis et détaillé.
  • Les justificatifs, comme les intérêts dus ou une éventuelle astreinte.

Ajoutez devant chaque déclaration une copie des documents justificatifs pour appuyer votre argumentaire : factures, bons de commande, mises en demeure…

Astuce : Ne surchargez pas votre dossier avec des documents inutiles. Allez à l’essentiel pour laisser une impression claire sur la validité de votre demande.

Dépôt au greffe et modalités

Une fois votre dossier prêt, vous avez plusieurs options pour le déposer :

  • En personne, directement au greffe du tribunal compétent.
  • Par voie postale, en envoi recommandé avec accusé de réception.
  • Électriquement via des plateformes dématérialisées pour les tribunaux de commerce (consultez leurs règles sur leurs sites officiels).

Une redevance d’environ 33,47 € TTC, à joindre sous forme de chèque, sera demandée pour les créances commerciales.

Après le dépôt : que se passe-t-il ?

Examen de la requête par le président du tribunal

Le président vérifie si toutes les conditions nécessaires sont remplies. Si le dossier est jugé conforme, une ordonnance d’injonction de payer est rendue. À ce stade, aucune audience n’est prévue, sauf opposition du débiteur.

Signification de l’ordonnance au débiteur

Une fois l’ordonnance obtenue, elle doit être signifiée au débiteur par un commissaire de justice (anciennement huissier). Concrètement, cela consiste à lui remettre officiellement la copie certifiée conforme de la requête, accompagnée de l’ordonnance.

Sans réaction de sa part sous un mois, celle-ci devient exécutoire et équivaut à un jugement contradictoire.

« Cette étape de signification est fondamentale pour garantir que le débiteur est informé de ses obligations. Il s’agit d’un droit de la défense qui encadre toute procédure judiciaire en France. »

Les évolutions à venir en 2025

À noter qu’à partir de janvier 2025, le Tribunal de Commerce sera renommé **Tribunal des Activités Économiques (TAE)**. Ces changements s’accompagneront d’une dématérialisation totale des formalités via le guichet unique de l’INPI.

Aucune modification sur les injonctions de payer n’est prévue pour le moment, assurant ainsi une certaine stabilité dans ce domaine.

Remarque personnelle : Cette réforme ne devrait pas bouleverser vos démarches liées aux litiges commerciaux, mais mieux vaut vous y préparer en anticipant l’utilisation des outils numériques officiels.

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